Ivoire, le premier regroupement de maisons de ventes aux enchères en France

ANGERS : VENTE PRESTIGE

Mercredi 14 Juin 2023 à 13h30

Lot 54
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH (Valence, documenté de 1431 à...

JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...
JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH...

JAIME BACO dit JACOMART (Valence vers 1410-1461) ou Joan REIXACH (Valence, documenté de 1431 à 1486). "Saint Mathieu et l'Ange", panneau de retable, peinture mixte et fond d'or sur panneau de bois rectangulaire, cadre en bois doré et sculpté non d'origine.
H. 143 - L. 84 cm (hors tout) - H. 129,9 - L. 63,7 cm (panneau seul) - H. 126,6 - L.59,9 cm (surface picturale)

ETAT :
Panneau constitué de deux planches de 30,5 cm de large et de deux réglettes de 3cm de large placées le long des bords verticaux, le tout assemblé à joints vifs et maintenu au revers par deux traverses d'origine et deux autres modernes, espacées de 36,5cm, renforçant l'assemblage qui a joué. Un morceau de toile ancienne renforce l'ajout de gauche.
Couche picturale : usures et restaurations dans le manteau du saint qui a noirci ou verdi, dans les ailes, la chevelure de l'ange et à l'extrémité de sa draperie. Fond d'or et ornementation poinçonnée d'origine, partie redorée comprise entre le bord ondulé de ce fond et le cadre. Soulèvements visibles.

INSCRIPTIONS :
Sur le phylactère de l'Ange : en lettres gothiques repeintes : I UT (sicut ?)MATEU A(sic)VENGE LISTA
Au revers, à la peinture noire : FR ?anco
Le saint se détache debout sur le fond d'or, un pied posé en avant sur un sol carrelé traité en perspective.
Ces petits carreaux sont ornés chacun d'une croix de deux tons de rouge inscrite dans un losange.
Personnage sévère, saint Matthieu arbore une chevelure et une barbe imposantes couvrant ses épaules et son cou. Une robe rouge et un long manteau foncé, doublé de jaune, drapent sa haute stature.
Conformément à la tradition médiévale, Il tient de la main gauche le livre de son évangile écrit avec la plume qu'il exhibe d'un geste précieux de la main droite. Au-dessus de lui, à gauche, son attribut, l'ange inspirateur, se tient en vol stationnaire, les ailes largement éployées entre lesquelles s'étend le phylactère porteur de l'inscription.
Cette oeuvre inédite, élément d'un retable inconnu, important par ses dimensions et ses qualités, doit être rapprochée des oeuvres peintes à Valence dans la seconde moitié du XVe siècle. A cette époque deux peintres majeurs dominent la scène artistique dans cette région : Jaime Baço dit Jacomart (Valence 1410-1461) et son émule Joan Reixach (actif à Valence 1431-1486). Ce "binôme artistique" au langage très proche, pose un problème historiographique auquel la critique récente a tenté de répondre sans pouvoir donner une solution certaine, considérant d'abord que les deux artistes travaillèrent indépendamment l'un de l'autre, sans contact particulier.
Si les documents de nombreux contrats de commandes de retables, rédigés en faveur de Jacomart nous ont été transmis, aucune oeuvre certifiée de sa main ne nous est parvenue. Jacomart travailla dans la région de Valence et à Naples, principalement au service des dignitaires que furent Alfonso Borgia, le futur pape
Calixte III (1378-1458) et Alphonse V le Magnanime (1394-1458) roi d'Aragon, de Sicile et de Naples, dont il fut le peintre de cour attitré.
Quant à Joan Reixach (documenté de 1431 à 1486), bien qu'originaire de Catalogne, son activité se déroula principalement à Valence où il s'établit en 1437 jusqu'à sa mort en 1484. La seule oeuvre certifiée que l'on connaisse de lui est le retable de Sainte Ursule signé et daté 1468, autrefois dans l'église paroissiale de Cubells (Catalogne) conservé actuellement à Barcelone (Museu Nacional d'Art de Catalunya, Mac 15927)
En raison des divers voyages effectués par Jacomart entre l'Espagne et l'Italie, en particulier à Naples où il est appelé par le roi d'Aragon en 1442, le peintre valencien Joan Reixach, son exact contemporain, fut chargé de terminer nombre d'oeuvres délaissées par son alter ego : en particulier le retable de Saint Michel de Burjasot que Jacomart délaissa en 1442 lors de son départ pour Naples et que Reixach termina en 1444 (cf. F.D. Domenech in La Clave en los primitivos valencianos, exposition Valence, Museo de Bellas Artes, 30 mai-2 septembre 2001, p.31-45, spécialement p. 34, 198, cat.24)
Outre le retable de Burjasot, le retable de Saint Laurent et Saint Pierre Martyr, parvenu jusqu'à nous, commandé à Jacomart en janvier 1460 pour l'église paroissiale de Cati, (proche de Valence) et laissé inachevé par sa mort en juillet 1461, fut terminé à cette date par Reixach. (cf. J. Ferre Puerto, Retablo de San Lorenzo y San Pedro de Verona de Cati , in « Jacomart » Museu de Belles Arts de Valencia, Obra recuperada del trimestre, Diciembre 1997, repr. et La Clave? op. cit. p. 31, fig.8)
C'est autour de ce retable et, principalement des figures centrales de saint Laurent et saint Pierre martyr, qu'il faut sans doute rapprocher notre Saint Matthieu. On est tout d'abord frappé par l'identique expression d'austérité que partage ce saint avec le couple du retable de Cati. Les liens semblent également manifestes dans la présentation du saint en pied placé sur un sol carrelé dont le motif en croix est identique, dans le fond d'or ourlé d'une même ornementation poinçonnée, dans la rectitude des attitudes rompue par les gestes des mains et la position des pieds ainsi que dans la gamme colorée. Notons également l'animation qu'apporte le petit ange inspirateur aux ailes foncées, typiques de la manière flamande, que l'on retrouve dans l'élément de la prédelle du retable de Cati où saint Matthieu, sosie un peu plus faible de notre saint, apparaît assis sur un banc. Les deux oeuvres conservent encore un accent gothique.
Certains historiens supposent que ce retable fut entièrement réalisé dans l'atelier de Reixach, prétendant que celui-ci ne fut jamais en rapport direct avec Jacomart, ce dernier étant occupé, en janvier 1460 à la réalisation d'un retable de Santa Catalina pour le palais royal puis, à compter du 27 juin 1461 à la réfection des grilles de la cathédrale de Valence, mais sachant qu'il disparut le 16 juillet suivant après avoir rédigé son testament la veille, Reixach fut ainsi chargé de terminer la peinture des grilles et d'achever le retable de Cati.
Le fait que les deux artistes ont longtemps été considérés par la critique comme travaillant en totale indépendance, aurait pu faciliter la distinction de leur style. Or les éléments d'appréciation font encore trop défaut pour arriver à cette conclusion, d'autant que l'invention de nouveaux documents mis à jour récemment permet de rejeter l'idée d'autonomie des deux artistes et tend à prouver au contraire qu'ils étaient déjà associés dès 1449 (cf. X. Company et AA.VV. « Una Flagellacion de Joan Reixach de coleccion particular. Nuevos documentos y consideraciones sobre el binomio Jacomart-Reixach » Archivo Español de Arte, 340, octobre-décembre 2012, p. 351-387).
Ces nouveaux éléments documentaires compliquent d'autant plus l'appréciation de leur style personnel, dès lors que l'on a souvent constaté dans les habitudes d'atelier au XIVe et au XVe siècle, que lorsque deux artistes travaillaient à une même oeuvre, leur style tendait le plus souvent à s'harmoniser, rendant leur contribution respective difficile à évaluer.
C'est sans doute ce qu'il faut constater dans le retable de Cati, ainsi que dans ce Saint Matthieu dont il est si proche, en estimant que Reixach dut s'approcher le plus possible de la manière de Jacomart, mais comme cette dernière n'est pas définie avec certitude, nous proposons de conserver l'attribution de cet évangéliste au « binôme » Jacomart/Reixach vers 1460.

Estimation : 50 000 € à 70 000 €

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