COURIGUER (ou KURIGER) Joseph Anton (1750-1830) probablement sur commande de Martin Guillaume BIENNAIS, (1764-1843). 
BUSTE (petit) en cire rose peinte couleur crème à sujet de la princesse Caroline MURAT. Il repose sur piédouche de bois mouluré et laqué gris, posé sur une base carrée d'ébène, l'ensemble repose sur une colonne tronquée cylindrique et base mouluré en acajou massif. Chiffre "C" de rinceaux en bronze ciselé et doré à couronne princière ajourée en applique. Cartouche en bas de colonne titré "CAROLINE reine des deux Siciles". Signé à l'arrière dans la cire "Couriguér F.". Epoque Empire. Le tout repose sur une base circulaire en acajou rainuré supportant un globe de verre bombé. H. buste. 11 cm - H totale. 25,5 cm - H avec base du globe. 26,5 cm (Accident restauré au cou et usures. Il est probable que le buste ait été laqué pour masquer la restauration)

TROIS «NAPOLÉONIDES» INCONNUS
Martin-Guillaume Biennais réalise après le second mariage de l'Empereur cette série de petits bustes représentant la famille Impériale en bronze, presque tous dorés, de haute qualité de ciselure et d'une grande finesse d'exécution. Ces trois modèles étaient restés dans les collections familiales de l'orfèvre. Le Dr Guy Ledoux-Lebard (1) recense vingt-huit exemplaires de ces bustes, et note l'existence de modèles en cire rose de dimensions légèrement supérieures pour la fonte. Seuls trois sont référencés. Jérôme, Marie-Louise et Caroline. Nous en présentons deux ici jusque-là inconnus : ceux de Caroline et Joachim Murat et pour compléter cette collection une autre version de
Caroline en bronze doré mais présentée en hermès.

Ce buste apporte un éclairage passionnant à plus d'un titre : il est le seul connu de la série signé. Le Dr Guy Ledoux-Lebard s'interroge sur la tâche ardue à reconnaître les bustes de sculpteurs contemporains qui purent servir de modèle à Biennais (1). Nous pouvons légitimement en déduire que le sculpteur a sans doute collaboré avec l'orfèvre sur la réalisation d'autres bustes de la série. Joseph Antoine Couriguer, ouvrier en relief de cire à Paris (cité dès 1784 comme travaillant pour le duc d'Orléans) faisait partie d'une dynastie de sculpteurs et modeleurs en cire exceptionnelle, actifs aux XVIIIème et XIXème siècles. Ils étaient originaires d'Einsiedeln en Suisse alémanique et avaient adopté en France comme équivalent phonétique de leur nom la forme Couriguer ou Couriger.
Il convient également de s'interroger sur le buste en cire rose que nous avons évoqué ayant servi de modèle à la fonte dont le Dr. Guy Ledoux-Lebard fait mention1 et qui serait conservé dans un château du Calvados. S'agit-il de celui-ci et en aurait-il eu connaissance mais le lieux de conservation serait erroné ou en existe-t-il un autre ?

1.in L'Estampille, l'Objet d'art, n° 311, mars 1997

Estimation : 8 000 € à 12 000 €
Adjugé : 9 500 €