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Brève histoire de la radio en neuf appareils

Mardi 14 Novembre 2023
Valise de 1942 type BMKII dit de la Résistance IVOIRE 9 decembre 2023
Société des Ets Ducretet
Poste batterie dit piano à 7 lampes et 3 selfs, modèle M6 de 1926, équipé de 7 lampes microtube à pointe.
Estimation 8000/12000€
Radio L.L, 1924
Audionette composé de 10 blocs dont 6 monolampes, un à 2 lampes et l'ensemble équipé de 9 lampes ronds bleues à culot ébonite. Estimation 5000/7000€
Radiguet, 1898
Cohéreur de Branly de démonstration, monture en bronze, H. 22 cm.
Estimation 1000/1500€
IRC, 1933
Poste miniature en bakélite brune modèle Kadette – Haut : 13 cm Estimation : 200/300€
Horace Hurm, 1925
Microdion moduladyne à 6 lampes extérieures
avec 4 condensateur micro-reg, 2 selfs et 1 casque écouteur Zéphyr de marque Brunet.
Estimation 5000/7000€
Ets Ducretet, début XXe
Bloc de télégraphie sans fil comprenant 2 amplis à 3 lampes,
2 boîtes d'accords, un casque écouteur et voltmètre. Les appareils sont équipés de lampes rondes à pointes à culots cuivrés.
Estimation 4000/6000€
Cie des compteurs à Paris, 1919
Émetteur-récepteur de la radio télégraphie militaire type E13M, modèle 1919, à 8 lampes dans son coffret en chêne,
équipé de 8 lampes rondes à pointe à culot cuivré.
Estimation 5000/7000€
L’ancêtre, le télégraphe de Chappe

Première étape de notre parcours, le télégraphe de Chappe, inventé par Claude Chappe en 1792. Il est considéré comme le premier système de télécommunication au monde, et permet de transmettre en quelques minutes les ordres du gouvernement jusqu’aux frontières du pays en relayant des signaux optiques codés. « Les Rothschild ont fait fortune grâce au télégraphe de Chappe. Ils suivaient les évolutions scientifiques et ont compris qu’ils pouvaient avoir l’information avant les autres, ce qui leur permettait de déplacer leurs capitaux en conséquence notamment au moment de Waterloo» explique Pascal Maiche, expert et commissaire-priseur d’Ivoire Chartres.


1855 : le télégraphe Hugues…

Au milieu du XIXe siècle, les précurseurs de la télégraphie sont français, allemands, italiens, anglais et américains, et se nomment Branly, Ducretet, Marconi. La maitrise de l’électricité fait apparaitre les premiers postes de télécommunication par fil : Morse, et son fameux code longtemps utilisé, Bréguet, Baudot, Hugues... Le télégraphe conçu par l’américain Hugues, permet de transmettre des télégrammes en caractères typographiques. C’est un appareil comparable de marque Marconi qui transmet le SOS du Titanic et qui permet de sauver plusieurs centaines de personnes du naufrage.


1890 : la naissance de la radio

60 ans après les expériences de Faraday sur les courants induits et la théorie de Maxwell, le physicien allemand Hertz réalise en 1890 les premières expériences sur les effets de résonance des ondes électriques. Aussitôt le français Edouard Branly, invente le détecteur d’ondes : la radio vient de naître.

Radiguet, 1898
Cohéreur de Branly de démonstration, monture en bronze, H. 22 cm.
Estimation 1000/1500€


1895 : la naissance de la TSF, la Télégraphie Sans Fil

A la fin du XIXe siècle, d’éminents savants multiplient découvertes et inventions : Hertz révèle l’existence d’ondes électromagnétiques, Popov invente l’antenne, Branly découvre les propriétés des radioconducteurs, donnant naissance au cohéreur et à la radio. Marconi puis Ducretet réalisent les premières liaisons en TSF, la Télégraphie Sans Fil, qui permet d’écrire à distance en utilisant des ondes électromagnétiques. La Première Guerre mondiale provoque une recrudescence de recherches pour les applications militaires. L’émission et la réception se font alors à travers les ondes dont les vecteurs sont des lampes comme le montre le modèle de 1919, fabriqué par la Cie des compteurs à Paris.
Premier prix de hautbois du Conservatoire de Paris et créateur infatigable, Horace Hurm est le premier à miniaturiser la TSF et crée le premier portatif à lampes pour amateurs. « Des amateurs néanmoins fortunés puisque le prix d’un appareil était plus élevé à l’époque que celui d’une voiture de grand luxe. Il faut attendre les années 30 pour assister à la démocratisation de la TSF » explique Pascal Maiche d’Ivoire Chartres.

Horace Hurm, 1925
Microdion moduladyne à 6 lampes extérieures
avec 4 condensateur micro-reg, 2 selfs et 1 casque écouteur Zéphyr de marque Brunet.
Estimation 5000/7000€


Cie des compteurs à Paris, 1919
Émetteur-récepteur de la radio télégraphie militaire type E13M, modèle 1919, à 8 lampes dans son coffret en chêne,
équipé de 8 lampes rondes à pointe à culot cuivré.
Estimation 5000/7000€



1923 : la TSF devient civile

A l’étranger la radiophonie populaire prend un important essor avec de nombreuses stations de radiodiffusion privées et de gros capitaux alors qu’en France, en 1919, l’état établit une législation de la TSF régie par les PTT et instaure une véritable police des ondes. Malgré une technique de pointe et de nombreux constructeurs de postes récepteur, l’état jugule la radiodiffusion et la liberté de la presse parlée, n’autorisant que quelques stations, contraintes de diffuser avec peu de moyens de bien maigres programmes. C’est en 1923 que la TSF devient accessible aux amateurs et qu’un décret clarifie la situation.
De nombreux fabricants se lancent alors dans la fabrication d’appareils de TSF. C’est le cas de Ducretet, un fabricant d’instruments scientifiques. Son piano à 7 lampes de 1926 est un objet mythique pour les collectionneurs. Rare et de fabrication soignée, il est la pièce la plus importante de la vente, estimée 8.000/12.000€. La marque existe jusque dans les années 50 puis fusionne avec Thomson.

Ets Ducretet, début XXe
Bloc de télégraphie sans fil comprenant 2 amplis à 3 lampes,
2 boîtes d'accords, un casque écouteur et voltmètre. Les appareils sont équipés de lampes rondes à pointes à culots cuivrés.
Estimation 4000/6000€


Société des Ets Ducretet
Poste batterie dit piano à 7 lampes et 3 selfs, modèle M6 de 1926, équipé de 7 lampes microtube à pointe.
Estimation 8000/12000€



De 1923 à 1940 : la démocratisation de la radio

Lucien Lévy, chef de laboratoire de la Tour Eiffel, réalise en 1916 le premier poste émetteur de téléphonie sans fil installé sur la Dame de Fer. Il fonde les établissements L.L. en 1920 et réalise une gamme intéressante de récepteurs pouvant capter tous les broadcasting européens ; L’Audionette est un modèle de luxe à 10 lampes dont la particularité est de pouvoir acheter des blocs séparément afin d’augmenter la puissance de réception du poste.
Dès les années 30 on cherche à miniaturiser les postes de radio et la production industrielle accélère. La marque hollandaise Phillips inonde le marché et en 1940, on comptabilise alors 2 millions de postes de radio déclarés en France. Le joli poste en bakélite de 1933 dans un style très Art déco, est l’un des plus petits postes à lampes : il ne mesure que 13 cm de haut !

Radio L.L, 1924
Audionette composé de 10 blocs dont 6 monolampes, un à 2 lampes et l'ensemble équipé de 9 lampes ronds bleues à culot ébonite. Estimation 5000/7000€


IRC, 1933
Poste miniature en bakélite brune modèle Kadette – Haut : 13 cm Estimation : 200/300€



1942 : la valise radio de la Résistance

Camouflé dans une valise, cet appareil est très apprécié par la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Très compact, il est fabriqué en Grande Bretagne avant d’être parachuté dans l’Europe occupée. D’une technique assez évoluée, il émet de manière très brève afin de ne pas être localisé par l’ennemi. Historiquement important, il est très recherché par les collectionneurs.
Valise de 1942 type BMKII dit de la Résistance IVOIRE 9 decembre 2023


Les années 50 : l’avènement du transistor

La collection de Marcel Cocset couvre toute la période du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale. A partir des années 50, les lampes sont remplacées par des pièces miniatures appelés transistors, d’où le nom de transistor donné communément aux postes de radio. Dans les années 60, plus aucun fabricant français ne fabrique plus de radios, les japonais s’emparent du marché comme ils l’ont fait pour la photo.