Ivoire, le premier regroupement de maisons de ventes aux enchères en France

LE GROUPE IVOIRE

Les dernières actualités des membres du Groupe Ivoire

Une claveciniste en vente le 26 octobre

Vendredi 20 Octobre 2023
La claveciniste d'Antoine Vestier (1740-1824) est un pastel sur papier encadré sous verre, signé au niveau de la partition et daté 1758. Cette oeuvre est reproduite au catalogue raisonné par Anne-Marie Passez, Fondation Wildenstein et La bibliothèque des Arts, 1989 pages 96-97, n°2.




Une note tirée de catalogue précise :
Dans une lettre adressée à Henri Verne, Directeur des Musées nationaux, Miss Adélaide L. Bruzelin (March Hill, Nas, Irlande) écrit en 1929 : « Je possède un beau pastel par Antoine Vestier fait dans l'an 1758 représentant une dame de ma famille (française). Je désire d'en trouver un acheteur, veuillez avoir la bonté de me dire si j'obtiendrais un meilleur prix à Paris qu'à Londres? ». Une note d'Henri Verne, paraphée de sa main, donne cet avis favorable : « Très intéressant pastel qui sera certainement plus apprécié à Paris qu'à Londres. Nous serions même heureux de le voir avant tout marchand. Ne pourrait-on pas l'envoyer au Louvre, les pastels de Vestier sont très rares ». Le portrait fut présenté au Louvre, examiné par Jean Guiffrey, et refusé (arch. Louvre, P 5. 1929, 15 juin).



Cette jeune femme assise à son clavecin est le premier portrait connu d'Antoine Vestier, alors âgé de dix-huit ans. Si quelques maladresses peuvent être remarquées dans la disposition du modèle et le raccourci de sa main gauche, le pastel montre que l'auteur avait déjà du métier et fait bien préjuger de sa carrière.

Ce clavecin à deux claviers est réalisé en bois peint, il est orné d'un paysage partiellement effacé où se distinguent une maison, un bateau et deux personnages dont un pêcheur à la ligne. La partition musicale ne s'intitule pas « Le triomphe des yeux doux », comme l'annonçait le catalogue de vente, mais « LE TRIOMPHE DES YEUX», cantatille nouvelle pour un dessus par Mr Le Maire, avec privilège du Roi, 1747 ». La comparaison entre la musique originale et celle du cahier posé sur le pupitre fait apparaître une totale similitude de notes et de valeurs. Vestier a copié les deux premières pages jusqu'au tiers de leur largeur, en gardant au début de la portée l'indication « Doux » qui est à l'origine de l'erreur, mais en supprimant la suivante « Fort». Le texte du chant a été éliminé : « De l'aimable Cloris, mon coeur depuis longtemps épris, brûle toujours pour elle d'une flâme nouvelle ».