Ivoire, le premier regroupement de maisons de ventes aux enchères en France

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Vente aux enchères du 11 septembre 2023

Mardi 05 Septembre 2023
IVOIRE NANTES dispersera, le 11 septembre prochain, près de 200 œuvres provenant de l’atelier de Jacques Simon, peintre ayant travaillé aux Sables d’Olonne et dont le premier inventaire fut réalisé en 1995, suite à son décès, par Benoît Decron, actuel conservateur et directeur du musée Soulages à Rodez, lorsqu’il fut conservateur du musée de l’abbaye Sainte-Croix aux Sables d’Olonne (1996-2009). Dans un texte émouvant préfaçant le catalogue de la vente, Benoît Decron retrace la carrière de cet artiste, qui travailla au sein d’un riche milieu d’artistes, des Sables d’Olonne, dont le musée fut pionnier en matière d’art contemporain, à Nantes où il avait fait son école de beaux-arts et pour laquelle il avait organisé une exposition Le Corbusier. Jacques Simon se décrivait « résolument progressiste en pays de réaction, par conviction idéologique et libertaire » et considérait la peinture abstraite comme de la « figuration cérébrale ».
« L’ensemble de l’œuvre me semble maintenant avoir gagné en cohérence » constate Benoît Decron, 25 ans après avoir inventorié 800 œuvres de l’artiste.

Jacques Simon au cœur d’un riche milieu d’artistes



« Aux Sables, en Vendée, partout dans la région, il participa à des expositions et montait les siennes. L’époque était favorable et la cité sablaise s’enhardissait. L’art contemporain essaimait dans les régions de France et figurait parmi les poissons-pilotes, avec ceux de Saint-Étienne, Colmar, Villeneuve d’Asq, Lyon, bien d’autres, et le Centre d’art contemporain de l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, animé par Geneviève Bonnefoi. Aux Sables d’Olonne, de jeunes conservateurs avaient montré le chemin : Pierre Chaigneau, Claude Fournet, Henry-Claude Cousseau » rappelle Benoît Decron.

Tentatives géométriques et remarquable tonicité des couleurs



Jacques Simon pratiquait abondamment la photographie pour traquer des images, détails de la rue, de l’architecture urbaine, des plages : les panneaux indicateurs, les ombres des voitures, les découpes des toits de maison, les stores, les cabines de bain ... Il arpentait le quotidien.
Ses premières toiles peintes à l’huile, d’essence figurative plus ou moins lisible, très École de Paris, furent présentées en 1975 au musée des Sables d’Olonne. Dans cet ensemble figuraient aussi des « rotondités », ces compositions aux formes imbriquées, convexes ou concaves, qui présentaient des couleurs franches et en aplat, jaunes, orange, vertes, noires, bleues (voir photo page suivante).
« Le talent de coloriste de Simon s’affirmait enfin dans ces œuvres d’esprit « art concret », quelque part entre Jean Dewasne et Natalia Dumitresco. Les couleurs étaient généralement juxtaposées, non liées par des passages ou des nuances. Néanmoins il s’adonna aussi aux formes cotonneuses, comme cette toile bleue « Complexité nouée » de 1973. De 1976 à 1979, Jacques Simon, passé à la peinture acrylique, poursuivait sur ce qu’il nommait ses « tentatives géométriques » : Espaces optiques, Dynamiques contraires, Concepts couleurs, Bandes colorées, Aires de décollage » décrypte Benoît Decron.
Puis vinrent les moments plus délicats de la vie de Jacques Simon, déceptions et lassitude, une forme de souffrance : en 1983, Jacques Simon présentait un ensemble de Croix, un thème qui l’occupa jusqu’à la fin. Aux Croix succédèrent ensuite les Fenêtres les Façades que Jacques Simon traitait aussi au pastel.