[Manuscrit]. LEVAILLANT (François). Guide du naturaliste pratique ou traité de la chasse sous le rapport de l'observation, de la manière de collecter, de préparer, de conserver et de soigner les divers objets d'histoire naturelle du règne animal, ouvrage utile au naturaliste voyageur et à tous ceux qui se proposent de former de belles collections d'histoire naturelle. Sans lieu ni date, vers 1810. Petit in-folio relié demi-veau, 1 f. (lettre de Sahuet à Huzard), 34 f. (manuscrit autographe de Levaillant), [1] f.v., 37 f. (retranscription au propre du manuscrit, probablement par Sahuet).
Manuscrit inédit de l'explorateur et ornithologue François Levaillant (1753-1824) auteur de nombreux ouvrages d'ornithologie et du célèbre Voyage à l'intérieur de l'Afrique par le Cap de Bonne Espérance. Ce manuel pratique de l'explorateur est tout entier construit sur son expérience personnelle et regorge de détails pratiques tant sur les techniques de chasse que sur les moyens de conserver les spécimens. Ainsi, nous confie-t-il qu'il utilise des cornets de papier pour transporter les oiseaux sans froisser le plumage et détaille-t-il sa préférence pour les arbustes de fleurs à cloches pour capturer colibris et oiseaux mouches, son attente après avoir tiré pour laisser les oiseaux effrayés se reposer sur les branches alentours, l'utilisation des charognes pour capturer des espèces, etc., etc. Levaillant donne encore des conseils pour l'explorateur des contrées sauvages dont le premier est de laisser croire qu'on vit dans l'aisance la plus complète. Son traité repose sur tant de précisions qu'il témoigne en somme de la vie intime de Levaillant dans les forêts du Cap.
En 1827, peu après la mort de Levaillant, le manuscrit entra en possession d'un ancien libraire parisien dénommé Sahuet ( ?) qui ne songea pas d'abord à le faire publier à cause de son aspect confus. Il écrit à ce sujet une lettre qui a été insérée en début du manuscrit : « j'avais négligé de m'occuper jusqu'à présent de ce manuscrit parce que il me paraissait si désordonné que je regardais comme une étude de chercher à le déchiffrer. Je viens de m'apercevoir que ce n'était que prévention de ma part et qu'avec un peu de soin, il était facile de s'en tirer. Je craignais encore qu'à cause de ses nombreuses ratures, ce ne soit un brouillon infâme et tout à rédiger. Nullement. » En 1832, il se décide à faire parvenir le manuscrit à Marie-Rosalie Huzard (1767-1849), imprimeuse et éditrice qui a beaucoup oeuvré pour la diffusion des connaissances vétérinaires et agronomes. Il ne semble pas que le manuscrit entra dans ses projets d'édition et on le trouve plus tard entre les mains du botaniste et ornithologue Jules Pierre Verreaux (1807-1873) qui le fit relier avec ses initiales en queue et qui le marqua de son ex-libris manuscrit sur la page de titre. Le manuscrit passa encore entre les mains d'Ernest Fournier de Flaix (1824-1904), petit-fils de Levaillant, qui consacra à son aïeul une notice biographique dans laquelle il évoque la possession du présent manuscrit (La Revue scientifique de la France et de l'étranger, 1883, pp. 618 & ss.).
(rel. frottée, manque de cuir au dos, mors superf. fendus, autres défauts mineurs).

Estimation : 2 000 € à 3 000 €