
GERANDO (Joseph Marie de). Des signes et de l'art de penser considérés dans leurs rapports mutuels. Paris, Goujon, Fuchs, Henrics, An VIII [1800] , 4 vol. in-8, cartonnage bradel de papier vert foncé et olive, dos lisse, orné de filets dorés, pièces de titre et de tomaison en veau noir, [Rel. de l'époque], coiffes sup. frottées. Édition originale. En 1799, alors simple soldat grenadier à cheval en garnison à Colmar dans l'armée de Masséna, Joseph Marie de Gérando (1777-1842) compose un mémoire sur la question proposée pour la seconde fois, ne l'an VI, par l'Académie des science morales et politiques: "Déterminer quelle a été l'influence des signes sur la formation des Idées". Quelques jours après la bataille de Zürich, à laquelle Gérando avait pris part, il apprend qu'il a reçu le premier prix de l'Institut de France, pour son Mémoire. Cet écrit le sort de l'ombre et de l'armée. Son mémoire devient le fondement du présent ouvrage. uvre qui élabore les conditions de création d'une langue universelle, d'après les modèles de Bacon, Leibniz, Locke et Court de Gébelin. Son but y est d'établir des expériences concrètes sur l'origine et la génération des idées, sur la formation et le progrès du langage, sur l'enchaînement qui existe entre ces deux ordres d'opération. Il s'y singularise par la distance prise avec le système condillacien, mais surtout en mettant en évidence le rôle des « signes du langage » dans la formation des idées complexes en proposant des modèles mathématiques pour illustrer divers types de combinaison d'idées (I, chap. 7). Avec des Signes Gérando remet en cause la philosophie du Directoire et affirme ses futures préoccupations liées à l'éducation, selon lui le perfectionnement de la raison ne s'opérera pas sans la réforme des murs et fait de l'esprit un domaine d'élaboration pour la notion de social. Petites rousseurs sporadiques plus fortes sur les tout premiers et derniers ff. Brunet, II, 1545. Busse & Trabant, les Idéologues, 1986, p. 23 et suivantes
Estimation : 300 € à 400 €
Adjugé : 150 €