Ivoire, le premier regroupement de maisons de ventes aux enchères en France

ANGERS : vente de Noël I

Mercredi 20 Novembre 2024 à 13h30

Lot 31
AIGUIERE en argent dite aiguière "à crosse" ou aiguière "casque", posant sur un piédouche orné...

AIGUIERE en argent dite aiguière "à crosse" ou aiguière "casque",...
AIGUIERE en argent dite aiguière "à crosse" ou aiguière "casque",...
AIGUIERE en argent dite aiguière "à crosse" ou aiguière "casque",...
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AIGUIERE en argent dite aiguière "à crosse" ou aiguière "casque",...

AIGUIERE en argent dite aiguière "à crosse" ou aiguière "casque", posant sur un piédouche orné de godrons. Le corps souligné de joncs en trois registres, de lambrequins en applique, aux armes de David Albus directeur général des vivres de la marine en Bretagne sur le corps et d'une armoirie gravée au XIXème siècle, sous le bec verseur. L'anse à crosse feuillagée.
BREST, vers 1700
Maître Orfèvre : Jean I NICOL, maître jusque en 1701
Hauteur : 29,5 cm - Poids 1.465 kg (Chocs et accidents)

De nombreuses pièces d'orfèvrerie produites en Bretagne ont pu être conservées, malgré les fontes et destructions révolutionnaires, mais il s'agit essentiellement d'orfèvrerie religieuse, qui fut par son caractère sacré protégée par la population bretonne et conservée dans les églises.
Les pièces d'orfèvrerie civile sont quant à elles rares car elles subirent les destructions liées aux guerres, fontes et révolutions.

Parmi l'ensemble d'œuvres civiles conservées à ce jour, très peu portent les poinçons de la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècles. Les fontes de 1700 liées aux édits somptuaires de Louis XIV, ont en effet, provoqué la destruction d'une grande partie de la production.
Les plus anciennes pièces d'orfèvrerie civile de basse Bretagne (Bretagne de l'Ouest) remontent à la fin du XVIIe, il s'agit de « tasses à deux anses » ou « coupe de mariage », à double usage « tasse à quêter » et « coupe à boire », d'écuelles, plats, couverts, flambeaux, les pièces de forme restent rares, il s'agit essentiellement de cafetière ou chocolatière.

Plusieurs aiguières sont répertoriées en haute Bretagne (Bretagne de l'est), pour la ville de Rennes.
La plus ancienne date du dernier tiers du XVIIe, Michel Buchet. Les trois autres aiguières rennaises, dites « eguaire à la romaine », datent de 1712-14 : Hugues II Losieux, 1722-24, Joseph Cailleau et 1724-1726, Jean Baptiste Boullemer. S'ajoute celle présentée par Christie's en 2011, de Jean Buchet, Rennes, 1704-1706.
Notre aiguière est à rapprocher de l'aiguière d'Edouard Leblond, Paris 1700, conservée au musée du Louvre (OA11949) et de celle de Jean Buchet, de modèles très similaires. Le corps est divisé en trois par des joncs ou filets de joncs en applique, le bec est large, l'anse à enroulement feuillagé. La partie inférieure est soulignée de motifs de lambrequins rayonnants en applique sur un piédouche godronné, là ou pour celles des orfèvres, Hugues II Losieux, Joseph Cailleau et Jean Baptiste Boullemer, le corps est ciselé de lambrequins ou feuilles lancéolées. La fabrication de ce modèle s'étendra de la fin du XVIIe aux années 1730.

Ces aiguières avaient une dimension usuelle, elles étaient utilisées pour la toilette ou le lavage des mains lors de repas, le plus souvent avec un bassin. Elles avaient également un caractère ostentatoire. Pièces d'apparat, elles étaient destinées à figurer en bonne place dans les buffets d'orfèvrerie et témoignaient ainsi de la réussite du maitre de maison.
Notre aiguière brestoise est aux armes de David Albus, directeur général des vivres de la marine en Bretagne, qui enregistra ses armes à partir du 24 janvier 1698 au bureau de Brest suivant l'édit de novembre 1696, elle est une illustration du développement de la ville à la fin du XVIIe.
Le port de Brest s'épanouit dès 1631 grâce au cardinal de Richelieu gouverneur et lieutenant-général de la Bretagne, qui décida d'en faire un port arsenal. A partir de 1667 les installations le long de la Penfeld accueillant les navires de la Royale sont agrandies et embellies. Parmi celles-ci les vivres de la marine qui se composaient de plusieurs bâtiments destinés au stockage, à la transformation et à l'acheminement de denrées ou vivres pour les équipages de la marine. Vivres de la marine dont David Albus fut le directeur général.
Dans la dynamique du développement économique et commercial du port de Brest, dans le dernier quart du XVIIe, une jurande fut constituée, réunissant quatorze orfèvres au XVIIe puis soixante-onze au XVIIIe.
Notre aiguière illustre ce développement de l'orfèvrerie brestoise et semble, à ce jour, être l'unique exemple connu, d'aiguière produit en basse Bretagne.




Bibliographie :
- Les orfèvres de basse Bretagne, Cahier du patrimoine
- Les orfèvres de basse Bretagne, Bretagne d'or et d'argent, XIVe-XXe, Abbaye de Daoulas
- Les Orfèvres de Haute Bretagne, Inventaire général du patrimoine culturel
- Orfèvrerie en Haute-Bretagne de Jacques Berroyer


OEuvre en rapport
Aiguière à crosse en argent, Jean Buchet, Rennes 1704-1706, adjugé 67,000 euros, Christie's, 21Juin 2011

Rapport d'état :
Armoiries
Armes de David Albus, directeur général des vivres de la marine en Bretagne, qui enregistra ses armes à partir du 24 janvier 1698 au bureau de Brest suivant l'édit de novembre 1696 [BnF, Ms Français 32235]
Parti : au 1, d'azur à une main dextre tenant une buse et une fleur d'ail d'or accompagnée en chef d'un croissant de même, au 2, aussi d'azur à un lion rampant d'or parti de même à une demi-croix de Malte de gueules mouvante du parti ; et un chef de gueules chargé d'une aigle d'or. Armorial général de France, Bretagne, publié d'après le manuscrit de la Bibliothèque nationale par R. Chassin du Guerny, Rennes, 1930, p. 145.
Nous remercions Mr Philippe Palasi pour ses recherches héraldiques.
Expert : cabinet E&S. PORTIER

Visible au cabinet de l'expert jusqu'au 14 novembre 2024, sur rendez-vous : 17 rue Drouot, Paris (75009) - 01 47 70 89 82

Estimation : 20 000 € à 25 000 €
Adjugé : 34 000 €

Hôtel des ventes
12 rue des Arènes
49100 ANGERS

Téléphone : 02 41 88 63 89
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