



FRENET, S. Ecole fin 19ème. "Allée des Acacias au Bois de Boulogne", rare carte à gratter signée et datée 1883. 30 x 45 cm.
La "carte à gratter", technique presque totalement abandonnée aujourd'hui, a eu son heure de gloire pendant une courte période à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. Le procédé, assimilé au dessin, produit donc une oeuvre unique et originale mais la technique s'apparente fortement à la gravure ; quant au résultat, il est très proche du cliché photographique en noir et blanc. Alors dessin, gravure ou photo ? Une explication s'impose.
À l'époque où la France agricole était une importante réalité sociale et économique, des revues comme L'Acclimatation ou Le Sport Universel Illustré trouvaient de nombreux lecteurs dans le monde paysan. Aussi, les Haras Nationaux ne manquaient pas d'utiliser ces vecteurs puissants de communication pour présenter et proposer leurs étalons à la jumenterie des éleveurs. Bien sûr, pour illustrer les articles sur l'élevage, la photographie naissante, plus réaliste et plus exacte, avait remplacé le dessin ; mais ses difficultés d'adaptation à l'imprimerie avaient ouvert la voie à un procédé nouveau qui se voulait copie fidèle de la photo tout en étant plus facilement reproductible : la carte à gratter.
De 1880 à 1910, quelques artistes se sont essayés avec succès à cet exercice et reproduiront un grand nombre de spécimens de la race chevaline et de la race canine.
Les quelques cartes à gratter qui circulent encore sur le marché sont les dernières traces d'une technique oubliée, née de la photographie à cause de son imperfection initiale et disparue en raison des progrès et des perfectionnements de cette même photographie.
Expert : M. Guy de LABRETOIGNE
Estimation : 200 € à 400 €
Adjugé : 200 €