[LA PLANCHE DE RUILLÉ, Jean Guillaume de]. Manuscrit.
Livre de comptes commencé en 1777 au mois d'aoust.
Comptes détaillés tenus par le comte de La Planche de Ruillé lui-même sur son domaine du Château de Plessis Bourré, pour la période d'août 1777 au 3 juillet 1793 (date de la dernière inscription). In-folio.
Vélin d'époque recouvert de papier manuscrit, deux attaches présentes et deux manquantes.
La mère du comte de Ruillé acheta le château de Plessis Bourré en 1751. Né en 1739, le comte se maria avec Anne-Françoise de Bec-de-Lièvre et ils eurent au moins un fils (Edouard) et trois filles (Antoinette-Marie, Cécile et Emilie). Elu député de la Noblesse aux Etats-Généraux par la sénéchaussée d'Anjou, Ruillé vota contre l'aliénation des biens du clergé, la création d'assignats, l'abolition des titres de noblesse, et pour le maintien d'une religion d'Etat. Il refusa d'émigrer et se retira à Angers, où il possédait une maison place des Halles. A l'approche des Vendéens le 13 juin 1793, le comte de Ruillé fut nommé président du comité municipal provisoire d'Angers et se rendit en compagnie des habitants au-devant des insurgés auxquels il porta les clefs de la ville. Il obtint de ceux-ci qu'ils n'emmènent pas la centaine d'otages prévue. Lorsque les républicains rentrèrent dans la ville, Ruillé fut arrêté puis traduit le 16 juillet 1793 devant la commission militaire, mais remis en liberté provisoire devant les protestations. En novembre 1793 Ruillé est arrêté de nouveau avec sa famille, et enfermé au château d'Angers. Quand les Vendéens arrivent une seconde fois à Angers, il est transféré aux Ponts-de-Cé, à Doué, puis à Saumur, enfin ramené à Angers où il est condamné à mort le 2 janvier 1794 par la commission militaire et exécuté le même jour. Le château de Plessis Bourré resta dans la famille jusqu'à sa mise en vente par les petits-enfants du comte, en 1851. Ce livre de comptes réflète la vie quotidienne du château, avec cocher, chevaux, domestiques et l'achat de denrées alimentaires et fournitures de qualité. Une note à part mentionne des sommes données "à mes filles" en février 1793, et d'une autre main, datée 1797, la réception d'une somme d'argent partagée entre "Emile, Rosalie, Edouard, Cécile et, moi [Antoinette Marie]". Emouvant témoignage.

Estimation : 300 € à 500 €
Adjugé : 500 €