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BELLE VENTE MOBILIERE

Samedi 28 Mars 2009 à 15h15

Lot 24
Jusepe de RIBERA (Jativa 1588 - Naples 1656). "Saint Laurent", toile. 98 x 63,5 cm....

Jusepe de RIBERA (Jativa 1588 - Naples 1656). "Saint Laurent",...

Jusepe de RIBERA (Jativa 1588 - Naples 1656). "Saint Laurent", toile. 98 x 63,5 cm. Signée à droite "Joseph de Ribera / Fecit".
Jusepe Ribera représente Saint Laurent vêtu de sa dalmatique et non pas pendant son martyre, comme il l'a fait pour une autre composition (Martyre de Saint Laurent, toile, 204 x 154 cm, Londres, Atlantis Trust). Le noir du métal du grill se confond avec le fond sombre et crée un cadre dans lequel s'insère le saint. Tandis que la dalmatique blanche aux broderies dorées, fortement éclairée, émerge de l'ombre, la matière soyeuse est rendue par une touche plus large et le visage, en revanche, est traité plus finement, avec une carnation très délicate.
Nicola Spinosa date ce tableau des années 1638-1640 et le rapproche des oeuvres exécutées par Ribera à la Chartreuse San Martino à Naples, de 1637 à 1652, à la demande du prieur Giovan Battista Pisante, à l'occasion d'un vaste programme de restructuration. On retrouve la même délicatesse du modelé du visage et la douceur des ombres et des lumières dans la Piéta datée de 1637 (Chartreuse San Martino, Naples), plus particulièrement dans le corps du Christ mort et dans le visage de la Vierge. On y retrouve également ce fort contraste entre obscurité et lumière, hérité du Caravage dont Ribera avait vu les oeuvres à Naples.
Notre tableau est aussi à mettre en relation avec Saint Pantaléon (toile, 70 x 60 cm, collection particulière) : tous deux tournés vers la droite et tenant leur attribut, les deux saints présentent la même expression sereine. Ils présentent le même type de visage : un nez fin, une bouche petite et le menton marqué par l'ombre qui modèle le contour du visage.
Lié à la forte expressivité du visage du saint, le grand raffinement de ce tableau donne une force étonnante à ce « portrait » religieux. Il témoigne de la maturité du peintre qui allie avec brio la vigueur de ses oeuvres antérieures à une finesse d'exécution que l'on retrouve à San Martino, au profit d'un plus grand recueillement.
Peut-être formé auprès de Ribalta à Valence, Jusepe Ribera part très tôt en Italie et ne revient pas en Espagne. C'est à Naples qu'il s'installe en 1616 où protégé par les vice-rois espagnols il est extrêmement recherché. Héritier direct du Caravage, Ribera transcende la leçon du maître par ses origines hispaniques : le réalisme espagnol transforme la leçon caravagesque en ténébrisme et fait de Ribera le chef de file de l'école caravagesque napolitaine.
Nous remercions le professeur Nicolas Spinosa qui a confirmé l'authenticité du tableau après l'examen d'une photographie et nous a aidé dans la description du tableau.

Adjugé : 535 000 €

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