






1796 - AUBERT-DU-BAYET - LETTRE DE L'AMBASSADEUR DE FRANCE À CONSTANTINOPLE
Feuillet in-folio (21 × 32,5 cm) sur papier vergé à en-tête imprimé "AMBASSADE DE CONSTANTINOPLE" avec armes républicaines, émise depuis Toulon le 5 Messidor An IV, par le secrétaire de l'ambassadeur près la Porte Ottomane, Jean-Baptiste Annibal Aubert du Bayet. Très bon état, plis d'envoi, écriture très régulière et parfaitement lisible.
Contenu :
L'auteur s'adresse à une "Citoyenne", très certainement l'épouse de l'Ambassadeur, lui expliquant que ce dernier ne peut écrire car il est "en course pour objet relatif à son voyage" et qu'il manquera le courrier. Il donne de brèves nouvelles : "l'anglais est toujours là" et "la chaleur nous consume presqu'autant que l'ennui". Après des vœux "à Neptune et aux Zéphyrs", il espère le succès de leur voyage. En P.S., il indique avoir joint, au nom de l'ambassadeur, une "frivolité cy-incluse sous le titre de chanson".
Contexte historique :
Jean-Baptiste Annibal Aubert-du-Bayet (1757-1797) fut officier puis homme politique, député de l'Isère à l'Assemblée législative puis à la Convention nationale. Général sous la Révolution, il est nommé en 1796 ambassadeur extraordinaire de la République française près la Sublime Porte avec pour mission de renouer des relations diplomatiques entre la France et l'Empire ottoman ; il gagne Constantinople par Toulon et meurt en fonction en 1797. La remarque "l'anglais est toujours là" renvoie à la pression de la Royal Navy en Méditerranée au moment du départ. Le style ("Citoyenne", devise Égalité-Liberté) et le papier à en-tête situent pleinement la pièce dans la culture administrative de la Révolution. Le signataire "Poupinet" apparaît comme un membre de la chancellerie de l'ambassade (non identifié), écrivant "pour l'Ambassadeur".
Intérêt du document :
Lettre de route au moment sensible du départ de la mission française vers la Sublime Porte, mêlant informations pratiques, allusion navale ("l'anglais") et sociabilité (envoi d'une chanson).