Figure de reliquaire Kota omboye, région du Haut Ogoué, Okomdia, Gabon Bois dur à patine brune brillante par endroits, laiton, cuivre, clous tapissier H. 55,5 cm Provenance : Ramené en 1914 par le Gouverneur Bernard Siadous (1879-1967), en poste que Gabon par intermittence entre 1912 et 1925. De belle ancienneté, cette figure de reliquaire Kota est sculptée dans un bois dur, plaqué de lames de laiton et de cuivre retenues par de fines agrafes. Le visage est délicat, le front haut, traversé en son milieu par une lamelle de cuivre verticale couvrant également le nez en forme de tétraèdre. Sous l’arcade sourcilière, la partie basse du visage légèrement concave est ornée de longs yeux en amande, eux aussi soulignés de cuivre, l’agrafage utilitaire formant ici le décor plastique des pupilles et de ce qui pourrait être lu comme des cils. La bouche est une double hachure incisée dans le métal. Les parties latérales, en léger retrait, se prolongent en de courtes pendeloques entourées de métal, un décor de motifs géométriques estampés se répondant avec symétrie d’un élément à l’autre. Dominant l’ensemble, un croissant de belle ampleur vient s’inscrire au-dessus d’un court trapèze faisant transition avec le visage. Des clous tapissier décorent l’un et l’autre élément, une double gorge ceignant le croissant sur l’ensemble de sa périphérie, reprenant en cela le décor de la délimitation du front. Un très fin décor de lignes parallèles, comme réalisé en un geste vif et unique, affleure sur l’ensemble du croissant. Au revers laissé brut, seul un bandeau saillant rompt la sobriété stricte de l’objet. Le piètement en forme de losange est fin, assez ramassé, contrairement aux œuvres du sud Gabon. Chaque lignage Kota digne de ce nom détenait un panier-reliquaire avec les crânes-reliques des principaux ancêtres du groupe, une sorte de tombeau collectif de la famille, auquel était attaché une ou plusieurs figurines de bois et de cuivre évoquant de façon symbolique l’image de ces êtres à la fois disparus mais pourtant omniprésents dans la vie spirituelle et psychique de leurs descendants. (In. Kota, 2003, page 8, texte Louis Perrois). S’écartant du style archétypal, cette œuvre appartient à un corpus restreint identifié par l’étude d’Alain et Françoise Chaffin sous le groupe 21, établi au nord du pays Obamba, autour d’Otala et d’Okondja. Elle est à rapprocher d’une effigie conservée au musée du quai Branly (inv. n° 71.1935.80.111), collectée par André Even à Okondja, poussant à l’extrême la hardiesse de ce style. Pour un exemplaire très apparenté, cf. Kota, Galerie Ratton-Hourdé, juin 2003, page 44 Bibliographie : Alain et Françoise Chaffin, L’Art Kota, Meudon, Chaffin Editeurs, 1978, voir le groupe 21, page 248 à 253 Expert : Emmanuelle Menuet

Estimation : 4 000 € à 6 000 €