Mais comment ce guide de voyage et de gastronomie avec ses « étoiles de bonnes tables » a-t-il pu être utile aux Alliés qui combattaient en 1944 pour la libération de la France alors que nombre des restaurants français étaient détruits, fermés ou sans approvisionnements ?
« En 1943, en préparant le débarquement sur le littoral français, les Alliés étaient à la recherche d’un document pratique, facile à transporter, pour aider leurs officiers à se repérer, notamment dans des villes françaises, privées de panneaux de signalisation par l’ennemi. Après des longues recherches et après consultation des officiers américains et britanniques qui avaient voyagé en France avant-guerre tous les regards se portèrent sur le dernier Guide Michelin, celui de 1939... » explique l'expert Pierre Gabriel Gonzalès.



Le Guide Michelin, guide de voyage apprécié autant par sa simplicité que par sa précision, s’avère en effet un précieux support topographique, avec une nomenclature des villes françaises classée par ordre alphabétique et une précision qui a toujours prévalu à la conception des plans de villes du Guide Michelin, facile à comprendre par des non-francophones. Tous les repères dont pouvait avoir besoin un soldat y figuraient comme les distances entre les localités les plus proches ou la localisation des bâtiments ou monuments importants.
Estimé 5.000/7.000€, son prix pourrait réserver quelques surprises. Le Guide Michelin 1939 dit L’Américain a été fabriqué à quelques milliers d’exemplaires, contrairement au premier Guide Michelin 1900, édité à 30.000 exemplaires dont le record est détenu par IVOIRE CLERMONT à plus de 35 000€.