FLAUBERT (Gustave). Lettre autographe signée à Mademoiselle LEROYER DE CHANTEPIE. Paris , lundi 30 mars 1857 . 4 pages in-4, sur papier ivoire. Mademoiselle et cher confrère, Votre lettre est si honnête, si vrai et si intense, elle m'a enfin tellement ému, que je ne puis me retenir d'y répondre immédiatement. Et puis ne vous comparez pas à la Bovary. Vous n'y ressemblez guère ! elle valait moins que vous comme tête et comme coeur car c'est une nature quelque peu perverse, une femme de fausse poésie et de faux sentiments. Mais l'idée première que j'avais eue était d'en faire une vierge". "Et cependant, ce qui m'attire par dessus tout, c'est la religion. Aussi je respecte le nègre baisant son fétiche autant que le catholique aux pieds du Sacré-Coeur" "Mais pour contempler le soleil retirons d'abord nos lunettes bleues". Il parle de son enfance " Je suis né à l'hôpital (de Rouen dont mon père était le chirurgien en chef, il a laissé un nom illustre dan son art". De voyage qu'il ne pourra pas faire " je ne pourrai même cet été faire un tour sur la côte d'Afrique (à Tunis), que j'aurais besoin de visiter pour le travail dont je m'occupe. "Vous recevrez mon volume dans la semaine de Pâques (je suis maintenant au milieu de mes épreuves et je n'ai pas eu le temps de lire vos livres)". L'hommage bien cordial de toute ma sympathie. A vous. Réf. Correspondance (édit. J. Bruneau), Bibl. de la Pléiade.Tome II. P. 696 à 700.

Estimation : 800 € à 1 000 €
Adjugé : 6 400 €