
(Manuscrit). - Galvez, don Joseph de. Publication faite à la Nouvelle Orléans le 18 Mars 1785. Autre Publication du même jour et an que dessus.
[4 pp. in folio]. Taches, petites déchirures, manque dans la marge intérieure avec perte de quelques lettres.
Intéressant manuscrit daté de la courte période pendant laquelle la Nouvelle-Orléans fut sous domination espagnole : en 1762, par le traité de Fontainebleau la France cédait la Louisiane à l'Espagne qui la lui rétrocéda en 1800 par le traité de San-Idelfonso (la France la vendit trois ans plus tard aux Etats-Unis).
José de Galvez, peut-être allié à Bernardo de Galvez, gouverneur de la Louisane puis vice-roi de la Nouvelle-Espagne, était secrétaire d'Etat et des Dépêches générales des Indes. Ce manuscrit est rédigé en français, langue de la majorité de la population de la Nouvelle-Orléans et celle des relations diplomatiques et commerciales. Il vient expliquer la cédule (ordonnance) de Charles III d'Espagne en date du 22 janvier 1782,
La première lettre est relative : au peuplement de la Colonie : ne peuvent être déclarés colons que ceux « établis dans la Province, ou mariés avec une femme native du lieu [] au commerce : le commerce avec Saint-Domingue est libre pour les colons à condition qu'ils le fassent « toutefois en navires à eux appartenants et non en ceux des français de cette isle, ni en Batiments étrangers » à la traite négrière : « « On ne doit point accorder la permission de sortir l'argent pour faire des armements en Europe afin d'aller traiter des Nègres à la Côte d'Afrique. » aux droits à payer sur les marchandises.
La deuxième lettre est relative à la traite négrière comme un des moyens de favoriser « la plus grande prospérité et richesse » des vassaux d'Amérique, les Nègres étant « les uniques bras que l'on emploit, presque partout, à l'agriculture et au travail des Mines [..] » Les droits d'entrée sont ainsi modérés à 6% sur chaque Nègre « dont le prix est fixé à cent cinquante piastres, quand bien même il serait de plus grande valeur, et cela sans distinction d'âge, de sexe, ni d'état [] ».
A noter, en bas du premier feuillet, deux signatures « Lamy » et « Lecavelier », deux puissantes familles d'armateurs protestants de Caen, négociants en tabac et oléagineux qui avaient certainement des représentations commerciales à La Nouvelle-Orléans. Aux Lamy appartient Michel-Louis Lamy futur député aux Etats-Généraux de 1789. Est-il le signataire de ce document ? ce manuscrit est sans doute inédit.
Rare document d'une période mal documentée sur l'occupation de la Louisiane par L'Espagne, montrant l'application spécifique des conditions de la traite négrière à ce territoire. Ce document met également en évidence les aspects du commerce entre la Nouvelle-Orléans et Saint-Domingue. [Amérique - Traite des noirs - Esclavage - Louisiane - Charles III d'Espagne - Don Joseph de Galvez - Armateurs de Caen - Le Cavelier] [Provenance famille Le Cavelier, Caen]
Estimation : 500 € à 800 €