
Goncourt, Ed. et J. de. - Sophie Arnould d'après sa correspondance et ses Mémoires inédits. Paris, Dentu, 1877. In-4, relié à la bradel en demi-maroquin bordeaux, dos orné d'une fleur de lys dorée, auteur et titre dorés, couvertures conservées - Dos légèrement frotté, coins émoussés, rousseurs éparses - [1 f.], VII, 223 pp., [2 ff.], portrait en frontispice et fleuron final d'après Rossi gravé à l'eau-forte par Flameng, encadrements dessinés par Popelin et gravés par Meaulle, fac-similé. Première édition illustrée après l'originale parue en 1857. Relié en tête : L.A.S. de Sophie Arnould au Citoyen Quitaut. 2 pp. in-8 s.d., adresse. Belle lettre écrite certainement du "Paraclet-Sophie" à Luzarches où elle vivait retirée. Elle est relative à sa situation matérielle difficile et à la mise en apprentissage d'une de ses petites-filles dont elle eut la charge après la mort de sa fille Alexanderine en 1799. "Si elle [la maîtresse d'apprentissage] ne le veut pas, il faudra bien que je prenne le party que je te dis, de la faire suivre icy, non pour toujours car je veux songer à la mettre en état de gagner sa vie puisque je n'ai plus l'espoir de lui laisser de fortune. [...] Je me suis condalnée à passer icy la mauvaise saison, il le faut bien, car c'est le cas du proverbe : où la chèvre est attachée, faut qu'elle broutte. Je mourrais de faim, de froid et de misère à Paris [...]".
La plus spirituelle des actrices du XVIIIe siècle avait tout pour séduire les frères Goncourt et elle incarna suprêmement pour eux l'esprit de cette époque. Très douée, elle fit un triomphe en créant l'Iphigénie en Aulide de Gluck. Ses liaisons défrayaient la chronique, et ses bons mots et ses saillies étaient célèbres et on se les répétait partout.
Estimation : 500 € à 600 €