
ANONYME. LE DECAPITE VIVANT.
Protège cahier encadré.
Le 1er juillet 1888, Georges Méliès (1861-1938) devient le propriétaire du Théâtre Robert-Houdin, il le restera jusqu'à 1920, date où la percée du boulevard Haussmann le fit exproprier. En 1924, le Théâtre qui était installé depuis près de 73 ans au numéro 8 du boulevard des Italiens, au coin du passage de l'Opéra, sera démoli et disparaîtra définitivement.
Dans sa présentation, Georges Méliès avait évité de faire de cette décapitation une scène d'horreur, comme l'ont fait souvent les " Coupeurs de tête ". Le public du théâtre, composé en grande partie d'enfants, n'aurait pu le supporter. Il s'était attaché en montant ce numéro, à en faire au contraire une scène d'une bouffonnerie irrésistible, et il y était si bien arrivé que les grandes personnes riaient aux larmes et que les enfants trépignaient de joie sur leurs fauteuils. Il ne s'agissait, d'ailleurs, que d'une série d'illusions que Georges Méliès qualifiait lui-même de " grosse cavalerie ", mais la présentation était si originale et la scène si bien réglée, que le public n'avait pas le temps matériel de deviner les moyens employés pour qu'une tête bien vivante put être transportée d'un meuble à l'autre, à chaque instant, sans cesser de parler. La voix suffisait à faire voir qu'il s'agissait bien toujours d'un seul et même acteur. La mise au point par Georges Méliès de cette illusion avait nécessité d'innombrables répétitions, car son exécution ne souffrait pas la moindre négligence. Il en a donné une description très détaillée dans les numéros 47 et 48 du journal Passez Muscade de 1928. Voir le n° 688 du présent catalogue. Hauteur : 370 mm Largeur : 315 mm.
Mise à prix : 80
Estimation : 150 € à 200 €