Heemskerk, Martin (1498-1574).- [Circulus vicissitudinis rerum humanarum].
Recueil d'une suite complète de 8 gravures allégoriques du XVIe siècle, mises en couleurs à l'époque, présentant l'homme à travers ses comportements sociaux, ses passions, ses vices ainsi que ses vertus. Les sept premières mettent en scène un char, tiré par deux chevaux, signifiant la marche du monde, et montés ou accompagnés par des personnages qui sont représentatifs des allégories qu'ils doivent personnifier. En préambule, la première composition montre le monde physique où l'homme vit soumis aux vicissitudes du temps (le jour, la nuit) et des éléments auxquels il doit s'adapter: l'air, la terre, l'eau et le feu. Les 5 représentations suivantes mettent en scène les comportements déviants : - "la Richesse" avec sa fille Orgueilleuse tirée par les chevaux Tromperie et Pillage, conduite par la Ruse accompagnée de l'Usure, des Plaisirs Vains, de la Prodigalité et de la Luxure - " l'Orgueil" dont le Mépris conduit les chevaux Obstination et Curiosité avec son cortège de Futilité, Vantardise, Dérision et Désobéissance - " l'Envie" ayant la Guerre à ses pieds, conduite par la Jalousie et tirée par la Calomnie et la Médisance suivie par la Maladie, la Perturbation, le Dérangement Mental et la Violence - " la Guerre" tenant l'épée et la foudre, Humilité se tenant à genoux à ses pieds, et la Fureur conduisant la Ruine et la Dévastation qui entraînent la Cruaute, la Faim, le Blasphème, la Colère et les Conflits - " la Pénurie" où un misérable équipage composé du Chagrin et de la Faiblesse est conduit par la Torpeur, la Fragilité, la Servitude, la Patience et la Bassesse d'Ame l'accompagnent - Une seule gravure fait l'éloge des vertus : " l'Humilité" qui tient un bâton de berger et un coeur ouvert dans ses mains, à ses pieds la Paix. Le char tiré par la Mansuétude et la Modestie est mené par la Crainte (de la mort) et accompagné par les 3 vertus chrétiennes, la Foi, la Charité et l'Espérance. La synthèse de cette série allégorique est donnée par la représentation du "Jugement Dernier" : Dieu entouré d'apôtres et de l'armée des saints préside au jugement, accueillant les justes laissant les diables faire leur office. Cette série dont notre exemplaire est donné pour être la première édition à la date de 1564 sort des ateliers du graveur Jérome Cock (1518-1570) dont la maison d'édition se nommait "Aux quatre vents". Une version différente de cette série identifiée par Th. Kerrick dans son étude sur M. Heemskerk, donne en gravure 8 une représentation de la Paix (donc sans le jugement dernier).Typiques de ces "Images" qui doivent raconter une histoire, les seconds plans complètent les allégories en invitant à une lecture de détails liés au propos développé dans chaque planche. Quoique plus,maniérées et plus abouties, celles-ci nous rappellent l'esprit dans lequel les "Ymagiers" de la rue de Montorgueil avaient traités leurs sujets avec le même souci pédagogique.Taille des gravures 22,2 x 28,3 cm avec un bandeau de texte de 3 lignes en Latin, imprimées dans un cartouche en pied de l'image. Toutes les pièces sont signées de Heemskerk, 3 contresignées par H. Cock et 2 sont datées 1564 (dont la planche 8). Les planches sont contrecollées sur les feuillests d'un album moderne. Seule la planche 8 a quelques manques.

Estimation : 1 800 € à 2 500 €
Adjugé : 6 500 €