Ivoire, le premier regroupement de maisons de ventes aux enchères en France

Xavier de La Perraudière
Florian d’Oysonville

Commissaires-priseurs associés

Vos vieux objets passés au crible de l'expert

Lundi 29 Janvier 2018


Parure d'améthyste, statuette en ivoire, tableau à 50 €... À la salle de ventes Ivoire, le public a fait expertiser, gratuitement, ses petits trésors pour en connaître le prix et, le plus souvent, l'histoire.

Reportage

Mercredi matin, à la salle des ventes Ivoire, rue des Arènes, les commissaires-priseurs Xavier de la Perraudière et Florian d'Oysonville ont lâché le marteau. Pas de clang, ni d'adjugé qui retentissent. C'est que ce jour-là, ils proposent au public des expertises gratuites.

D'un sac en plastique, une dame extirpe une gracieuse statuette en ivoire. Elle se doute que c'est japonais. Mais a-t-elle de la valeur ? Et de quelle époque lui est-elle parvenue « Connaître l'histoire d'un objet, c'est aussi une façon de reconstituer celle de nos ancêtres dont on sait qu'ils ont été en Asie, mais sans trop de précision ! Peut-être que cette statue n'est pas intéressante, mais je l'aime bien. »

« Une horloge en écailles de tortue »

Xavier de la Perraudière expertise. Résultat ? « C'est un okimono, c'est-à-dire une statuette japonaise du XIXe siècle. Elle est de belle facture. Regardez ce joli drapé, et la décoration très fine. Il s'agit d'un objet très raffiné qui peut valoir entre 800 et 1 000 €. »

Malgré la somme alléchante, la dame n'a pas du tout l'intention de s'en séparer. Mais, si l'envie lui prenait, Florian d'Oysonville lui rappelle la loi. « L'ivoire travaillé après 1947 est dorénavant interdit à la vente. Cet okimono est bien antérieur. Donc pas de problème. »

Un peu plus tard, un couple sort un brûle-parfum volumineux. Verdict ? Il est bien en bronze et vient de Chine. « C'est un chien de fô ! Du XIXe siècle, conclut le commissaire-priseur. C'est ainsi que l'on appelait le lion protecteur que l'on retrouvait partout en Chine impériale, et qui est sur le couvercle. »

Il faut le dire, beaucoup hésitent à se défaire de leurs petits trésors. Même si « on entend souvent : ça n'intéressera pas mes enfants ! », détaille Florian d'Oysonville.

Un monsieur touchant vient d'hériter de sa tante de tableaux décoratifs sans grande valeur. 50 €. Mais il repart content de savoir ce qu'il a. Après lui, c'est le possesseur d'un tableau évalué à 10 000 €. Les objets se suivent mais ne se ressemblent pas.

Dans la grande salle, remplie de meubles anciens, le défilé continue. Les rendez-vous s'enchaînent. On apporte des photos lorsqu'il s'agit de gros meubles. « Hormis le petit mobilier, les meubles anciens importants se vendent mal et ne valent plus grand-chose. »

Puis c'est au tour d'une parure d'améthyste ancienne, et importable, qui est déposée sur la table. Pas très prudent de se promener avec dans un simple cabas... Une photo aurait suffi ! Elle regagnera vite son coffre à la banque... « L'an prochain, c'est une horloge en écailles de tortue que j'ai envie de montrer. Mais j'amènerai une photo, ce sera moins lourd », prévoit déjà un fidèle de ces journées annuelles de l'expertise.

Ouest France 28/01/2018
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/vos-vieux-objets-passes-au-crible-de-l-expert-5532527

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