



1931 - ANDRÉ MALRAUX - LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À HARRY KRIMER
Lettre autographe signée, rédigée sur un feuillet in-8 (13,5 × 21 cm) à en-tête de la "nrf" (avec adresses imprimées), émise à Paris le 29 décembre 1931. Très bon état, pli d'envoi, écriture bien lisible.
Contenu :
La lettre reporte la visite de son interlocuteur. Malraux écrit "Trop tard ! Impossible Lundi. Le suivant, si vous voulez...", précise qu'il fait envoyer "La Bandera" à son interlocuteur et demande d'être prévenu "un peu tôt" car, dit-il, "je viens de rentrer, je suis criblé de rendez-vous". Il transmet ses "hommages à Madame Krimer". L'annotation au crayon "le 4 janvier" semble marquer la date retenue pour la rencontre.
Contexte historique :
André Malraux (1901-1976), romancier et futur ministre des Affaires culturelles, est alors un auteur en vue de la "NRF", dans une période d'intenses activités littéraires entre "La Voie royale" (1930) et "La Condition humaine" (Prix Goncourt 1933). La mention de "La Bandera" renvoie au roman de Pierre Mac Orlan, paru en 1931, qui sera adapté au cinéma par Julien Duvivier en 1935. Le destinataire de cette lettre est très vraisemblablement Harry Krimer (1896-1991), acteur français de théâtre et de cinéma. L'année 1931 est importante : En janvier, la Galerie de la Nouvelle Revue Française a présenté des fragments gréco-bouddhiques (têtes et stucs d'Asie centrale/Afghanistan) rapportés par Malraux, relançant les controverses de provenance déjà vives depuis l'affaire de Banteay Srei (1923), quand l'administration coloniale l'avait arrêté pour des prélèvements à Angkor. Au cours de son grand périple asiatique de 1931, Malraux acquiert à nouveau des fragments, notamment à Rawalpindi, qui seront exposés à la Galerie de la NRF en février 1932...
Intérêt :
Cette lettre à l'en-tête de la NRF, fleuron des éditions Gallimard, documente l'agenda parisien de Malraux à la fin de 1931, et établit un lien direct avec l'actualité éditoriale autour de "La Bandera" au moment de sa parution, avant la célébre adaptation filmique. Elle met en lumière, par sa datation même, une autre facette de l'"écrivain-aventurier", le commerçant d'œuvres d'art aux méthodes sulfureuses.