






1911 - PIERRE LOUŸS - LETTRE AUTOGRAPHE À UN PROCHE - ARCACHON
Lettre autographe signée "P", 8 pages sur 2 feuillets doubles in-8 (13,5 x 18 cm), rédigée à l'encre violette sur papier crème et datée des 11 & 13 août (très probablement 1911). Écriture fluide, soignée, typique de Louÿs. Très bon état général, infimes traces de pliures .
Contenu :
Lettre intime dans laquelle Pierre Louÿs, installé à la Villa Velléda à Arcachon, écrit à un proche pour donner des nouvelles de son entourage. Il évoque longuement Louise de Heredia, son épouse, dont la santé fragile l'inquiète mais qu'il trouve mieux depuis son arrivée, ainsi que Marie de Heredia (l'écrivaine Marie de Régnier) grièvement brûlée et faisant preuve d'un courage exemplaire lors des soins prodigués par le chirurgien Samuel Pozzi. Il mentionne plus brièvement Hélène de Heredia, leur sœur, rappelant un épisode héroïque lors de l'incendie du Bazar de la Charité. La seconde partie de la lettre se tourne vers des réflexions géopolitiques, sur fond de crise d'Agadir (1911), où Louÿs commente les tensions franco-allemandes, loue le courage des marins français et critique la stratégie de l'Allemagne face à l'alliance franco-britannique.
Contexte historique :
Pierre Louÿs (1870-1925), écrivain et poète, figure du Paris littéraire de la Belle Époque, est surtout connu pour Aphrodite (1896) et Les Chansons de Bilitis. La Villa Velléda, située à Arcachon, servait de résidence estivale à Louÿs. Le texte témoigne de la période de fortes tensions internationales entre la France et l'Allemagne, dans les années qui précèdent la Première Guerre mondiale, notamment après l'incident de la Panther (1911) lors de la crise d'Agadir, qui cristallisa les rivalités coloniales et maritimes. Les mentions de Louise, son épouse, et Marie, son ancienne maîtresse, ajoutent un éclairage très personnel qui contraste fortement avec le contexte géopolitique.
Intérêt du document :
Cette lettre, beau témoignage autographe de Pierre Louÿs, se distingue par la richesse de son contenu mêlant confidences familiales - au travers des portraits de son épouse Louise et de son ancienne amante Marie, marqués par le courage face à l'épreuve - et réflexions politiques sur les tensions franco-allemandes de la Belle Époque.
On y joint un envoi de Pierre Louÿs à G. Besnus sur papier fort (16,5 x 23 cm)