1764 - LOUIS XV - LETTRE AU MARQUIS D'ALBERTAS


Lettre manuscrite sur papier vergé in-8 (21,7 × 16,8 cm) au marquis d'Albertas, président de la Cour des Comptes de Provence, émise à Versailles le 17 janvier 1764 par Louis XV.

Contenu :
Louis XV adresse au marquis d'Albertas, haut magistrat provençal, l'ordre d'enregistrer une déclaration royale datée du 21 novembre précédent. Cette déclaration concerne la mise en œuvre du cadastre général et la liquidation des dettes de l'État. Le souverain enjoint au destinataire de procéder à l'enregistrement avec toute l'autorité et le devoir attachés à sa charge, et conclut par une formule de bénédiction.

Contexte historique :
En janvier 1764, la France sort à peine de la guerre de Sept Ans (1756-1763), conflit ruineux qui a creusé un déficit colossal. Pour restaurer les finances royales, le contrôleur général (François de L'Averdy) tente de réformer l'assiette fiscale à travers le projet de cadastre général, destiné à uniformiser la taxation des terres, et d'organiser la liquidation des dettes de l'État. Le marquis Jean-Baptiste d'Albertas (1716-1790), président de la Cour des Comptes, Aides et Finances de Provence, appartient à une illustre famille de magistrats aixois. Cette cour souveraine avait compétence pour enregistrer les actes royaux dans la province, condition nécessaire à leur application. L'adhésion des parlements et cours provinciales étant souvent difficile à obtenir, ce courrier illustre la volonté du roi d'imposer ses réformes dans les provinces.

Intérêt :
Correspondance de Louis XV relative au cadastre général, projet fiscal majeur de l'Ancien Régime qui ne sera jamais pleinement achevé. Ce document illustre les tensions entre le pouvoir central et les juridictions provinciales lors de la mise en place des réformes financières post-guerre de Sept Ans.

Signature :
* "Louis" : signature royale apposée par un secrétaire.

Etat : bon état général, écriture très lisible, traces de plis, restaurations des coupures au dos qui servaient à cacheter la lettre (papier collant), bord gauche renforcé par une languette de papier.