






1664 - TURENNE - LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À PROPOS DU PORTUGAL
Lettre autographe signée Turenne sur papier vergé in-8 (17 x 22,5 cm) datée 1664, traitant du soutien de l'Angleterre au Portugal et de la vente de Dunkerque.
Contenu :
Turenne informe un correspondant proche du roi des démarches diplomatiques en cours avec l'ambassadeur d'Angleterre, concernant l'envoi de troupes au Portugal. Il rapporte que l'ambassadeur et le chancelier d'Angleterre (Edward Hyde, comte de Clarendon) soutiennent l'idée de renforcer militairement le Portugal, mais que les débats à la cour de Londres demeurent partagés. Turenne note que Clarendon, pourtant favorable à cette politique, est politiquement affaibli par la cession de Dunkerque à la France.
Contexte historique :
En 1664, l'Europe est marquée par la guerre de Restauration portugaise (1640-1668), opposant le Portugal à l'Espagne. Par le traité de mariage de Charles II avec Catherine de Bragance (1662), l'Angleterre s'était engagée à soutenir militairement le Portugal. Henri de La Tour d'Auvergne, dit Turenne (1611-1675), maréchal général des camps et armées du roi, suit attentivement cette situation diplomatique qui intéresse directement la France. Edward Hyde, 1er comte de Clarendon (1609-1674), chancelier d'Angleterre, joua un rôle majeur dans la politique étrangère anglaise mais vit son influence s'éroder après la vente de Dunkerque à Louis XIV en 1662.
Intérêt du document :
Cette lettre autographe de Turenne présente un triple intérêt :
- Diplomatique : témoignage direct des tractations franco-anglaises autour du Portugal, enjeu majeur de l'équilibre européen des années 1660.
- Historique : évocation claire de la vente de Dunkerque, épisode controversé qui affaiblit Clarendon et nourrit les tensions à Londres.
- Autographique : rare témoignage manuscrit signé de l'un des plus grands capitaines de Louis XIV, réputé pour avoir modernisé l'art de la guerre.
Signature :
* "Turenne" : signature autographe.
Mention manuscrite (haut gauche) :
"M. de Turenne, 1664" (mention marginale ancienne)
Bel état général, encre un peu pâle (signature), écriture relativement lisible.